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L’Observatoire national de la santé des femmes, dirigé par l’association Agir pour le cœur des femmesa publié ses premiers chiffres pour 2024, à l’occasion de la Journée internationale d’action pour la santé des femmes, le 28 mai.
Les données proviennent de dossiers médicaux issus de dépistages de Bus cardiaque pour femme – un bus médical itinérant qui accueille les femmes pour des dépistages cardiovasculaires et gynécologiques. Au total, plus de 8 000 femmes se sont présentées à la porte du Bus du Cœur des Femmes depuis trois ans.
Quels sont les facteurs de risque cardiovasculaire chez la femme ?
D’après ces données 89% des femmes présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire. Selon l’association, ces femmes sont “à risque cardiovasculaire élevé”.
46% d’entre elles présentaient deux facteurs de risque gynécologiques comme une contraception contre-indiquée, l’absence de suivi gynécologique, des grossesses tardives, etc. en plus d’un facteur de risque cardiovasculaire.
Parmi ces facteurs :
- fumeur;
- diabète sucré;
- hypertension;
- inactivité physique;
- Consommation d’alcool ;
- histoire de famille;
- l’obésité et le surpoids ;
- triglycérides présents en quantité excessive dans le sang.
L’âge et la ménopause sont également des facteurs de risque, alors que l’âge moyen des femmes incluses dans la cohorte Women’s Heart Bus est de 55 ans (13 millions de femmes ont plus de 55 ans en France). Avant la ménopause, les hormones féminines, comme les œstrogènes, protègent les femmes contre les maladies cardiovasculaires », explique la Fédération française de cardiologie.
Ils diminuent le « mauvais » cholestérol et augmentent le « bon » cholestérol, préservant ainsi les vaisseaux sanguins. Mais cette protection diminue avec la contraception hormonale puis disparaît à la ménopause.
Les risques psychosociaux sont plus répandus chez les femmes
De plus, 67% des femmes en souffrent facteurs de risque psychosociaux, comme le stress chronique. « Deux fois plus de femmes que d’hommes souffrent d’un épisode dépressif et elles se trouvent plus souvent dans une situation socio-économique défavorisée », précise Agir pour le Cœur des femmes.
Ces facteurs de risque sont davantage associés aux maladies coronariennes chez les femmes que chez les hommes, ce qui en fait un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle et le diabète.
Défauts de support
Malgré ce risque cardiovasculaire, seule une femme sur cinq bénéficie d’un suivi par un spécialiste, 79 % n’en ont pas. Parmi les femmes ménopausées, période particulièrement à risque, 74 % d’entre elles ne bénéficient pas de surveillance cardiovasculaire. En gynécologie, seules 44 % des femmes ménopausées bénéficient d’un suivi adapté.
Agir pour le cœur des femmes dénonce « le manque d’attention portée aux spécificités des femmes en médecine », qui tend à « engendrer des carences importantes dans la prise en charge. Les symptômes sont moins bien identifiés, les traitements sont plus adaptés aux hommes.»
À cela s’ajoute la peur de réaliser des compressions thoraciques sur une femme, de peur de toucher ses seins…
Les femmes ont été soignées 36 minutes plus tard que les hommes pour un accident cardiaque
La Fédération française de cardiologie constate que les femmes font souvent cela minimiser leurs symptômes et retarder leur traitement. “Lorsqu’ils consultent, la mention de leurs symptômes n’est pas systématiquement associée à un problème cardiovasculaire”, poursuit la fédération.
« Dans le grand registre français consacré aux infarctus du myocarde (registre FAST-MI), on observe un délai médian avant la première déclaration après douleur thoracique de 120 minutes pour les femmes et 84 minutes pour les hommes », évalue la FFC.
Et même après ajustement sur l’âge et les caractéristiques typiques des symptômes, le risque de prendre plus d’une heure avant d’appeler est 40 % plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Cela montre un écart entre les sexes dans l’évaluation thoracique initiale et une sous-estimation de la probabilité d’une crise cardiaque par les femmes elles-mêmes.
Priorité à la famille et au travail, pas à la santé
Et même si la réadaptation cardiaque est essentielle au rétablissement d’une maladie cardiaque, les femmes en sont également affectées. Le communiqué de la FFC ?
Les femmes donnent souvent la priorité à leurs obligations familiales et professionnelles au détriment de leur santé. Ils souhaitent reprendre leurs activités quotidiennes, tandis qu’une période de rééducation dans un centre, encadré par une équipe multidisciplinaire, leur permettrait de bénéficier de tous les conseils pratiques pour retrouver une vie la plus normale possible et avec un risque de rechute minimal.
La Fédération française de cardiologie appelle à un rattrapage sur l’impact des maladies cardiovasculaires chez la femme. Pour y parvenir, elle souhaite informer les femmes mais aussi les hommes à travers une campagne vidéo diffusée jusqu’au 23 juin et sensibiliser les professionnels de santé aux soins et au suivi spécifiques dont les femmes ont besoin.
De Destination Santé.
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