Jérôme Leleu, fondateur d’Interaction Healthcare et SimforHealth, est venu présenter les dernières évolutions dans le domaine de la e-santé à GBNA santé
Archives Stéphane Lartigue
Jérôme Leleu, en maître de cérémonie. Ce soir-là, il n’a eu que 12 minutes pour résumer les grandes tendances de la e-santé, soit près de dix heures de conférences sur l’intelligence artificielle, la robotique, les dispositifs médicaux et les solutions logicielles présentées à Paris, lors d’un événement annuel qu’il anime de sa société bordelaise Interaction Healthcare
Jérôme Leleu, fondateur d’Interaction Healthcare et SimforHealth, est venu présenter les dernières évolutions dans le domaine de la e-santé à GBNA santé
Archives Stéphane Lartigue
Jérôme Leleu, en maître de cérémonie. Ce soir-là, il n’a eu que 12 minutes pour résumer les grandes tendances de la e-santé, soit près de dix heures de conférences sur l’intelligence artificielle, la robotique, les dispositifs médicaux et les solutions logicielles présentées à Paris, lors d’un événement annuel qu’il anime de sa société bordelaise Interaction Healthcare. Bon choix pour le Groupe Santé Bordeaux Nord Aquitaine, à l’origine de cette soirée (1) sur les enjeux de la e-santé. Ce fut surtout l’occasion de mettre en avant cinq start-up de la région, déjà prêtes à proposer des solutions innovantes, très concrètes et adaptées aux besoins. Le professeur Jean-Charles Le Huec, chirurgien et président de la Commission médicale fondatrice de la polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine, fleuron du groupe, a rappelé ce que le « domaine » attend de l’intelligence artificielle. Y compris les risques et les avantages.
Professeur Jean-Charles Le Huec, chirurgien à la clinique externe Bordeaux Nord Aquitaine : « L’intelligence artificielle et l’innovation ne doivent pas nous faire peur, nous l’utilisons déjà, mais nous aurons toujours besoin des mains des médecins…. »
Guillaume Bonnaud (archives
« Les startups ont du mal à se connecter avec les établissements de santé pour leur proposer des solutions », souligne le professeur Le Huec. Cette soirée d’information nous a permis d’inviter de jeunes entreprises, que nous avons filtrées en fonction de nos attentes. » Aligner les solutions des entreprises innovantes avec les attentes était le maître mot. La santé numérique est parmi nous, elle se développe partout, presque à notre insu. Selon Jérôme Leleu, « 53 % des professionnels de santé utilisent déjà l’IA dans leur vie quotidienne, qu’ils soient médecins, infirmiers ou kinés. Ils disposent d’un logiciel qui leur permet de gérer le flux, par exemple la consommation de médicaments. En oncologie, nous utilisons l’IA pour le suivi des patients à 13 %. 91% des Français sont aujourd’hui intéressés par l’outil, à condition que la relation avec les professionnels de santé soit garantie. »
En mode copilote
Jérôme Leleu rrappelle que la solution NABLA permet déjà aux médecins, à tous les médecins, pour gagner du temps de traitement. « Ce logiciel fournit des rapports médicaux générés lors des consultations qui mettent à jour le dossier du patient, éliminant ainsi le besoin pour le médecin de prendre des notes et de taper sur le clavier pendant la consultation. Cela lui permet de mieux l’observer, tandis que le logiciel intervient en mode copilote. Et si le concept d’empathie reste spécifique à l’humain, dit-il, l’IA sera capable « d’interagir et de remarquer des détails que le médecin n’aurait pas captés lors de l’échange verbal ». » L’expert du numérique en santé rappelle également que les dernières innovations permettront de simuler les effets d’un médicament chez un patient, de savoir s’il est parfaitement adapté ou non, ce qu’on appelle à cet égard un « jumeau numérique » ou des doublons virtuels. exigera que les protocoles de recherche ou les médicaments soient testés avant de procéder à des essais sur l’homme. “Et pour gagner beaucoup de temps dans la course aux nouveaux médicaments contre le cancer ou les virus.”
La radiologie et la chirurgie font appel depuis une quinzaine d’années à l’intelligence artificielle et aux robots. “J’ai des patients qui refusent le robot parce qu’ils en ont peur, ils n’ont pas confiance”, assure le professeur. Mais un robot est toujours supervisé par des chirurgiens. Rien ne remplace les mains et le savoir-faire du praticien. Le robot reste un instrument, donc avancé, qui peut être utilisé pour des actions que nous ne pourrions pas réaliser. Pouvez-vous tenir des ciseaux avec votre main gauche ? Il ne faut donc pas avoir peur, c’est nous qui les contrôlons. » Quant à l’IA, les prestataires de soins l’utilisent désormais pour faciliter la fluidité pré ou post-ambulatoire, préparer le dossier patient, anticiper… Des applications interactives permettent aux patients de fournir en direct des informations sur leur état. « L’IA nous aide, c’est un atout incontestable. Quant à moi, j’ai collecté des données sur des patients opérés depuis quinze ans, poursuit le médecin, ce qui permet d’évaluer les taux de guérison, les complications et les thérapies de plus en plus raffinées. »
(1) La soirée d’information a été organisée par GBNA Santé et Alliance Innovation Santé Nouvelle-Aquitaine, en collaboration avec Placeco, la région Nouvelle-Aquitaine et Viatris.
Cinq start-up déjà prêtes
Certis Therapeutics développe des dispositifs médicaux basés sur une solution logicielle de guidage IRM, qui offre des performances fiables et rapides. Cette technologie facilite l’accès à la prochaine génération de thérapies de thermoablation mini-invasives, qui offrent aux patients un plus grand confort et une meilleure qualité de vie que la chirurgie conventionnelle. DESKi travaille en étroite collaboration avec des médecins et des chercheurs pour développer des outils d’analyse d’images automatisés, précis et basés sur des données afin d’améliorer les soins aux patients. NUREA propose une technologie basée sur la modélisation biomédicale pour faciliter le diagnostic. Olimpe Technology et Sanodev proposent des solutions innovantes d’hygiène et de désinfection.