Le nombre de décès liés à la RAM dans la Région africaine de l’OMS dépasse ceux causés par le VIH/SIDA et le paludisme (environ 600 000), marquant un changement de paradigme dans les priorités mondiales en matière de santé. Une explication de cette charge de mortalité liée à la RAM dans la région africaine peut être expliquée par la forte prévalence des infections dans la même région.
4 millions de décès sont liés aux infections dans la région, la RAM étant responsable de plus de 25 % de ces décès
L’étude: il s’agit de l’analyse la plus complète menée au monde sur la RAM, et spécifiquement pour l’Afrique : basée sur des estimations régionales et nationales réalisées pour 47 pays, 23 pathogènes bactériens et 88 combinaisons pathogène-médicament. Parmi les conclusions les plus importantes de l’analyse :
- les infections des voies respiratoires inférieures et des poumons sont les principales causes de décès, représentant 48 % de tous les décès liés à la RAM ;
- Les nouveau-nés en Afrique centrale et occidentale supportent un fardeau extrême de mortalité liée à la RAM : quatre agents pathogènes sont impliqués dans cette mortalité : Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Staphylococcus aureus. Chacune de ces bactéries est individuellement responsable de plus de 100 000 décès dus à la RAM dans la région africaine.
Les implications de cette étude comprennent :
- des protocoles et des bonnes pratiques pour gérer les problèmes de santé immédiats, avec accès aux soins de santé primaires et aux « bons » antibiotiques,
- mais aussi sa prévention avec le développement et la distribution de vaccins, notamment contre ces pathogènes majeurs ;
- la mise en œuvre de processus de surveillance dans les régions disposant de ressources épidémiologiques et de laboratoire plus faibles ;
Les chercheurs soulignent l’urgence de mettre en œuvre des politiques globales qui s’attaquent aux facteurs complexes contribuant au fardeau disproportionné de la RAM dans la région africaine. Alors que le monde est confronté à la menace croissante de la résistance aux antimicrobiens, la coopération mondiale pour lutter contre la RAM est plus pertinente que jamais.