Un cas signalé chez une femme traitée pour un cancer du poumon.

Un cas signalé chez une femme traitée pour un cancer du poumon.

L’L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur le risque d’événements cutanés indésirables pouvant survenir chez les patients traités par adagrasib [1, 2].

En France, ce médicament (ADAGRASIB MIRATI THERAPEUTICS comprimé 200 mg) est actuellement disponible uniquement dans le cadre d’un programme d’accès humanitaire et des essais cliniques dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avancé ou métastatique avec mutation KRAS G12C, après au moins une ligne de traitement antérieure. Une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM) conditionnelle a été accordée pour ce nouveau principe actif en novembre 2023 sous la dénomination KRAZATI 200 mg comprimé.

Un cas mortel de nécrolyse épidermique chez un patient français

L’ANSM rapporte un cas de nécrolyse épidermique toxique mortelle (syndrome de Lyell) chez une femme de 67 ans traitée par adagrasib à titre compassionnel pour un CPNPC, présentant les caractéristiques suivantes :

  • patient préalablement traité par pembrolizumab ;
  • apparition d’une éruption maculopapuleuse ascendante, initialement sur les membres inférieurs, 15 jours après le début du traitement par l’adagrasib ;
  • atteint 45 à 50 % de la surface corporelle, puis jusqu’à 90 %, avec atteinte de la muqueuse buccale, vaginale et de la conjonctive : la biopsie cutanée s’est révélée compatible avec un syndrome de Lyell ;
  • environ quatre jours plus tard, congestion bronchique et détérioration de son état respiratoire ;
  • décès par nécrolyse épidermique toxique avec syndrome de dysfonctionnement multiviscérale environ 2 semaines plus tard ;
  • autres médicaments pris par le patient : l’amoxicilline arrêtée 3 semaines avant l’apparition du tableau clinique, la pravastatine commencée 15 jours avant en remplacement de l’atorvastatine.

Quatre cas supplémentaires de réactions cutanées graves et un cas non grave de toxicité cutanée ont été rapportés chez des patients recevant de l’adagrasib seul ou en association.

À ce jour, une relation causale entre la survenue d’une nécrolyse épidermique toxique et l’adagrasib ne peut être exclue.

Suite à cet événement mortel, la mise en route du traitement par l’adagrasib est suspendue.

Des recherches supplémentaires sont en cours pour évaluer ce signal et prendre les mesures appropriées.

Que faire en cas de réaction cutanée à l’adagrasib

Tout signe de toxicité cutanée chez les patients prenant de l’adagrasib doit faire l’objet d’un avis médical :

  • douleur cutanée généralisée;
  • éruption cutanée qui se propage rapidement ;
  • des cloques cutanées et/ou de grandes zones de desquamation cutanée ;
  • inflammation puis érosions hémorragiques des muqueuses, notamment de la bouche, du nez, des yeux, de l’anus et des organes génitaux.

L’utilisation de l’adagrasib doit être arrêtée immédiatement. sur suspicion Syndrome de Stevens-Johnson (SJS) ou syndrome de Lyell ou lésions bulleuses. Le patient doit être référé à en urgence chez un dermatologue.

Le traitement doit être définitivement arrêté si le diagnostic de SJS ou de Lyell est confirmé.

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By medimax

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