Ces travaux ont des implications cliniques : en effet des médicaments contre d’autres types de cancer peuvent arrêter ce processus et provoquer la mort des cellules tumorales. De prochaines études cliniques sont déjà programmées pour valider ces données.

 

Les lymphomes à cellules T constituent un sous-groupe de tumeurs particulièrement agressives et difficiles à traiter, en partie parce que les processus moléculaires impliqués dans la croissance de ce type de cancer restent mal compris. L’équipe allemande de TranslaTUM, l’Institut central de la TUM de recherche translationnelle sur le cancer propose ici de nouvelles stratégies de traitement.

 

Les lymphomes sont causés par des modifications génétiques dans certaines cellules immunitaires, appelées cellules T, qui perdent alors leur fonction, se reproduisent en grande quantité et forment des tumeurs à différents sites du corps. Lors d’une précédente recherche, l’équipe de la TUM avait déjà montré qu’un gène particulier était modifié dans environ un tiers des lymphomes à cellules T. Ce gène contient les « plans » de la protéine PD-1, décrite comme une sorte d’interrupteur d’arrêt d’urgence : PD-1 est un suppresseur de tumeur qui empêche les cellules mutées de se reproduire et de provoquer un cancer.

Réactiver le suppresseur de tumeur PD-1 dans les cellules T

L’étude révèle en effet que :

  • l’inactivité de la protéine PD-1 dans les cellules T déclenche la croissance du lymphome et, dans le même temps, le métabolisme du sucre est stimulé : les cellules absorbent un grand volume de sucre afin d’avoir l’énergie dont elles ont besoin pour se développer;
  • lorsque PD-1 est déficient, certaines enzymes deviennent particulièrement actives dans les cellules, favorisant cette accélération du métabolisme des sucres et une multiplication des mutations épigénétiques dans les cellules. Ces modification épigénétiques activant ou désactivant des gènes de manière à stimuler un peu plus la croissance tumorale.
  • Des médicaments existants, contre d’autres tumeurs, pourraient être efficaces : l’équipe montre, in vitro et in vivo, chez la souris modèle de lymphome, que les inhibiteurs déjà approuvés contre d’autres types de cancer (inhibiteurs de PI3K, mTOR et ACLY) et disponibles sous forme de médicaments ou en développement pourraient ainsi être efficaces contre les lymphomes T agressifs.

 

Des essais cliniques sur ces repositionnements sont déjà planifiés.

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By medimax

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