8h19 par Gianni CASTILLO
À l’hôpital de Brest, une alliance entre médecine et technologie permet une détection précoce des cancers grâce à l’IA.
Ce dimanche 4 février était la Journée mondiale contre le cancer. L’occasion de souligner les grands progrès dans la lutte contre cette maladie dévastatrice. Au cœur de ces innovations en Occident se trouve un partenariat innovant entre l’hôpital de Brest et l’école technique ISEN. Ensemble, ils s’engagent dans l’identification précoce des cancers et des maladies génétiques grâce à l’analyse des chromosomes des patients grâce à l’intelligence artificielle.
Une collaboration entre médecine et technologie
Dr. Marie-Bérangère Troadec, qui travaille au laboratoire de génétique chromosomique du CHU de Brest. Elle nous en dit plus sur cette collaboration :
« Cette collaboration avec l’ISEN a donc commencé il y a environ trois ans. Je les ai un peu connus d’ailleurs et, comme dans beaucoup de projets de recherche, il y a au moins un certain opportunisme, ou de bonnes rencontres avec les bonnes personnes au bon moment. J’avais un projet visant à effectuer une reconnaissance automatique des chromosomes dans le cadre de la routine hospitalière. Et voilà : il y avait à l’ISEN les bonnes personnes, les bons chercheurs qui étaient aussi intéressés. Nous avons donc entamé une coopération dans ce domaine il y a quelques années. Nous avons commencé par placer quelques étudiants en master et comme les résultats étaient positifs, nous avons continué et obtenu un poste de doctorat. Nous avons désormais deux doctorants qui y travaillent et quatre chercheurs qui travaillent sur ce projet. »
Crédit : Gianni Castillo
Innovation pour une détection précoce
Dans cette interview exclusive, le Dr. Troadec les détails fascinants de cette innovation. Grâce à des techniques avancées d’IA, les deux institutions repoussent les limites de la détection précoce des cancers et des anomalies génétiques à partir d’images de chromosomes de patients :
« L’innovation n’est pas encore terminée et n’est pas encore utilisée en routine hospitalière, mais les résultats de la recherche et du développement sont prometteurs. En laboratoire, nous analysons les chromosomes à l’aide d’une technique appelée caryotype. Autrement dit, nous photographierons presque les chromosomes qui soutiennent les gènes dans le noyau. Nous devons analyser ces chromosomes car ils nous renseignent sur les pathologies sous-jacentes. Il est nécessaire au diagnostic et au pronostic des patients. Ce travail de reconnaissance des anomalies est donc actuellement effectué manuellement par des biologistes médicaux et nous nous sommes dit que peut-être qu’apprendre à l’aide d’outils d’intelligence artificielle pourrait aider ces experts. A ce stade, pas forcément pour gagner en précision, mais au moins pour gagner du temps dans l’analyse de ces écarts. »
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Un taux de réussite remarquable
Face à cette révolution médicale, la question cruciale demeure : quel est le taux de réussite de cette technique ? Dr. Troadec répond sans équivoque :
« Donc, sur la base d’une anomalie assez simple sur laquelle nous avons entraîné notre système de manière assez approfondie, nous obtenons en réalité une performance de 97 %, ce qui est excellent. Les quelques publications qui existent ne valent pas mieux que les nôtres ; Eh bien, posez-le de cette façon. Nous sommes vraiment au niveau compétitif. Donc ça marche, s’il vous plaît, sur une anomalie particulière, sachant qu’il existe des milliers d’anomalies. Et c’est là-dessus que nous devons travailler activement : c’est-à-dire que nous n’aimerons pas découvrir les milliers d’anomalies. Il faut donc pouvoir réaliser des explorations sans que le système ait déjà constaté des écarts. C’est effectivement notre ambition. C’est ce qui nous distingue de la concurrence. Nous dirons que nous avons une approche plus originale. »
Crédit : Gianni Castillo
Une lutte mondiale contre la mortalité
Le cancer reste l’une des principales causes de décès dans le monde, causant 8,2 millions de décès par an. Cependant, avec cette collaboration révolutionnaire entre médecine et technologie, une lueur d’espoir se profile à l’horizon. L’utilisation judicieuse de l’intelligence artificielle constitue une nouvelle arme dans notre arsenal contre cette maladie et ouvre la voie à des avancées significatives en matière de recherche, de diagnostic précoce et de traitements personnalisés. Un pas de plus vers un avenir où le cancer ne sera plus synonyme de fatalité, mais plutôt d’une bataille que nous serons de plus en plus capables de gagner.