LCes tests représentent une avancée décisive dans la prise en charge des patients atteints de cancer et des personnes à haut risque de développer un cancer. Elles consistent principalement à rechercher la présence de variations précises de l’ADN dans la tumeur elle-même. Ils ouvrent ainsi la voie à une médecine personnalisée, plus efficace, limitant les erreurs thérapeutiques et augmentant les chances de guérison.

Ces tests sont particulièrement fiables et efficaces dans certains cancers en présence d’une mutation génétique ; C’est particulièrement le cas des cancers du sein, des ovaires, du poumon, de la prostate et du côlon, des cancers rares et des leucémies.

Cependant, malgré des preuves avérées de son utilité et des taux de survie accrus, certains établissements pourraient ne plus ou ne seront bientôt plus en mesure de le proposer aux patients pour des raisons administratives et financières.

Cela fait trois ans que feu le professeur Axel Kahn [mort en juillet 2021], alors président de La Ligue contre le cancer, avait alerté à ce sujet, rejoint par Unicancer et de nombreuses sociétés scientifiques. Le gouvernement avait alors promis de faciliter l’accès à ces examens.

Surmonter cette inégalité

Le gouvernement a chargé la Haute autorité de santé publique d’évaluer un certain nombre de tests en vue d’un remboursement. Cela a commencé début 2024 avec les tests PCR pour le cancer du poumon. Cependant, aucun mécanisme de financement n’est prévu pour ces études une fois qu’elles ont été évaluées et inscrites dans la nomenclature (transmise en droit commun), ce qui ne garantit pas un accès équitable, notamment pour les patients admis dans les établissements publics.

Désormais obligés de les financer sur leurs propres ressources, les hôpitaux les moins solides financièrement ne pourront plus les proposer aux patients. A titre indicatif : leur prix est d’environ 240 euros pour le cancer du poumon, 370 euros pour le cancer du côlon.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Cancer : quelles sont les nouvelles méthodes de traitement développées en France ?

La frustration provoquée par cette situation est double : pour le patient, dont les chances de guérison sont limitées, et pour le médecin, qui est privé d’un outil précieux pour le traitement, voire la survie du patient.

La situation est d’autant plus urgente que l’évaluation et la réussite des examens de droit commun se poursuivront en 2024, toujours sans solution pour compenser cette inégalité. Ce sera le cas par exemple du test HRD (déficit de recombinaison homologue) pour le cancer de l’ovaire.

Quel est l’intérêt de développer des innovations thérapeutiques efficaces pour les patients grâce à des années de recherche si nous ne pouvons pas les mettre à leur portée ? Par exemple, les patients attendaient avec impatience l’arrivée de traitements prometteurs comme les inhibiteurs de PARP (contre le cancer du sein, de l’ovaire, du pancréas et, plus récemment, de la prostate). Celles-ci sont quasi exclusivement réservées aux patients porteurs d’une mutation du gène BRCA (gènes de réparation de l’ADN). Ne pas avoir accès aux tests permettant de diagnostiquer ces mutations revient à refuser aux patients l’accès à des traitements innovants.

Il vous reste encore 48,74% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

medimax

By medimax

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *