Ils ont détruit des forêts, des lacs et des villes, mais ont également empoisonné les relations canado-américaines : les émissions de combustibles fossiles ont aggravé les retombées. Objet d’âpres échanges entre les deux alliés, de 1980 à 1991, il tomba au terme d’un accord historique mais marque aujourd’hui un retour. Le journaliste Louis-Gilles Francoeur parle d’un combat qui a pourtant tracé le cap de la protection écologique.
« Cela a rongé la pierre des monuments, la brique, le ciment… Tout a été touché. […] La reproduction [animale]est devenu impossible dans certains cas. »
Le phénomène des pluies acides a été découvert accidentellement en 1963, mais il a fallu attendre l’intérêt médiatique du début des années 1980 pour qu’une réponse soit organisée en Amérique du Nord.
Selon Louis-Gilles Francoeur, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau utilise ce dossier comme un « outil de construction de la nation canadienne » en critiquant l’inaction des États-Unis.
« Trudeau a tapoté, tapoté, tapoté… […] Tout d’un coup, il y a eu quelque chose qui a rassemblé tout le monde : le Québec, la Saskatchewan, les Maritimes, la Colombie-Britannique… C’était un peu comme [cri] Point de rassemblement. »
L’approche plus chaleureuse de Brian Mulroney a ouvert la voie à l’accord de 1991, et les émissions d’acide ont rapidement diminué.
Selon Louis-Gilles Francoeur, l’enjeu devrait redevenir une priorité alors que l’exploitation des sables bitumineux de l’Ouest acidifie une fois de plus une grande partie du territoire canadien.