Pratiquer un métier qui stimule le cerveau permet de prévenir l’apparition de troubles cognitifs et de démence. Cela ressort clairement d’une étude norvégienne.
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Pour réduire les risques de développer des maladies cérébrales avec l’âge, mieux vaut travailler en équipe et exercer un métier qui encourage la créativité. Docteur Martin Ducret, médecin et journaliste à Journal des médecinsrevient sur les résultats de l’étude qui le confirment.
franceinfo : Comment ont procédé les auteurs de cette étude ?
Martin Ducret : Il s’agit d’une étude norvégienne publiée dans la revue Neurologiedans laquelle les auteurs ont déterminé parmi 7 000 participants de plus de 70 ans quel(s) métier(s) ils avaient exercé depuis l’âge de trente ans jusqu’à leur retraite. Au total, 305 professions ont été identifiées et un indice des tâches professionnelles courantes a été attribué à chaque profession. Cet indice, d’intensité de 1 à 4, prenait en compte plusieurs dimensions du travail : le caractère répétitif des tâches manuelles et cognitives, le degré de réflexion et d’analyse de l’information, le niveau de compétence et l’interaction avec autrui. Par exemple, travailler dans un poste isolé, avec beaucoup de répétitions de gestes manuels et peu de place pour la prise de décision, a été noté à 4, tandis qu’un emploi qui encourage la créativité, le développement de projets et le travail en équipe a été noté à 1. Les auteurs ont conclu que le risque de développer des troubles cognitifs et une démence était 37 % plus élevé dans les professions de niveau 4, qui ont un faible niveau d’exigence cognitive, que dans les professions de niveau 1.
Un travail peu stimulant pour le cerveau serait-il un facteur de risque de développement de troubles cognitifs, au même titre que l’inactivité physique ?
Absolu, selon le Professeur Audrey Gabelle, neurologue au centre mémoire du CHU de Montpellier : “Le degré de réflexion au sein d’un groupe professionnel est un élément déterminant sur lequel on peut agir pour retarder l’apparition de la démence.” L’objectif est de préserver au maximum notre réserve cognitive, c’est-à-dire la capacité du cerveau à rester opérationnel, qui dépend de nombreux facteurs : l’âge, l’éducation, la survenue de certaines maladies chroniques comme le diabète, la profession.
Que faire si vous n’avez pas un travail intellectuellement stimulant ?
En continuant à vous former pour acquérir des compétences et développer votre carrière professionnelle. Plus radical encore : vous pouvez choisir de changer de carrière. Sinon, vous pouvez écouter des podcasts sur la philosophie ou l’histoire tout en faisant du bricolage répétitif. Il est également possible de consacrer son temps libre à une activité plus satisfaisante intellectuellement, par exemple en adhérant à une association. Le plus important est de stimuler positivement notre cerveau tout au long de la vie, le sortir de sa zone de confort, éveiller sa curiosité et cultiver sa créativité.
Pour en savoir plus : détails duétude (article en anglais).