MONTRÉAL — Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est le premier centre de santé au Québec à offrir une nouvelle intervention qui serait plus rapide, plus efficace et plus sécuritaire pour résoudre un problème de fibrillation auriculaire, la forme d’arythmie cardiaque la plus courante.
L’ablation par champ d’impulsions, comme son nom l’indique, émet des champs électriques pulsés pour interrompre les signaux électriques irréguliers qui provoquent la fibrillation auriculaire.
«Nous pouvons appliquer un traitement complet en une fraction de seconde», a décrit le directeur du département de cardiologie du CUSM, le docteur Atul Verma.
En comparaison, poursuit-il, les interventions traditionnelles utilisant l’énergie thermique peuvent prendre de deux à trois minutes. La nouvelle technologie pourrait donc réduire la durée globale de l’intervention de 30 à 50 %, réduisant ainsi le temps que le patient passe sous anesthésie générale ou sous sédation profonde, explique-t-il.
Le patient pourra peut-être sortir de l’hôpital le jour même de l’intervention, plutôt que d’y passer la nuit. L’ablation par champ pulsé réduit également le risque de dommages à d’autres organes, tels que l’œsophage ou les poumons, associés à la procédure traditionnelle, a ajouté le Dr. Verma a ajouté.
La fibrillation auriculaire peut être traitée avec des médicaments antiarythmiques, mais près de la moitié des patients nécessiteront une procédure mini-invasive visant à retirer le tissu cardiaque à l’origine de l’arythmie.
«Je pense que cette technologie remplacera toutes les techniques actuelles d’ici trois à quatre ans», prédit le Dr Verma. Je pense vraiment que cette technique représente une avancée majeure pour notre pratique.
Dr. Verma a dirigé un essai clinique multicentrique mondial pour évaluer la sécurité et l’efficacité du système d’ablation par champ d’impulsions PulseSelect de Medtronic. Les résultats, publiés par la prestigieuse revue médicale Circulation, ont incité Santé Canada à approuver la technologie. Un premier patient a ensuite été opéré le 17 avril, hors essais cliniques, au CUSM.
La fibrillation auriculaire résulte d’une perturbation des signaux électriques du cœur et se caractérise par un rythme cardiaque irrégulier et souvent très rapide. Cette condition augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque et le risque de décès.
On estime que le problème touche plus de soixante millions de personnes dans le monde. Au Canada, plus de 5 % des personnes âgées de 65 ans et plus en souffrent.