A Pessac, en Gironde, la nouvelle édition de la Course du Petit Prince, dans la forêt de Bourgailh. L’objectif de cet événement caritatif est de promouvoir la recherche sur les sarcomes, une forme rare de cancer. Ceux-ci représentent en réalité 1% des cas de cancer chez l’adulte et 15% chez l’enfant. Ils se développent dans les tissus mous comme les muscles, les os, le cartilage, etc.
A l’origine il y avait un couple marié : Marie et Jean-François Subilleau. Après le décès de leur fils Corentin des suites d’un sarcome, ils fondent cette association en 2022. « L’objectif est de sensibiliser le public à la maladie et de l’informer sur les avancées thérapeutiques », explique le cofondateur. Une marche de 5 et 11 km, un parcours de 7 et 15 km pour les adultes et une course de 1 et 2 km pour les enfants sont prévus pour l’occasion. Autour de la course, un village sera également constitué autour de la maladie et du bien-être des malades avec diverses associations.
RHU Condor
L’intégralité des bénéfices de la Course du Petit Prince sera reversée au programme national RHU Condor dédié à la recherche sur les sarcomes et lauréat d’un appel à projets de l’État dans le domaine de la recherche hospitalo-universitaire dans le domaine de la santé. Sa durée est de cinq ans. Antoine Italiano, professeur des universités-hospitaliste, spécialiste des sarcomes, coordonne ce projet à travers l’Institut Bergonié de Bordeaux, centre régional de lutte contre le cancer en Nouvelle-Aquitaine.
Par ailleurs, l’intérêt de ce programme s’explique par le fait que « ces cancers, ces sarcomes, se présentent généralement sous la forme d’une masse. Ils peuvent être comparés à des kystes ou à des lésions bénignes. Et c’est ce qui complique leur prise en charge par les médecins traitants ou spécialistes, qui connaissent peu cette pathologie. Ils n’ont donc pas le recul nécessaire pour bien traiter ce cancer », explique Marjorie Pouyles, chargée de projet du programme RHU Condor. Le fait que les traitements n’aient pas évolué depuis 1970 rend également difficile le traitement de cette maladie.
Une entreprise
Pour faire avancer efficacement la recherche, le programme s’appuie donc sur un consortium de huit partenaires. Il existe trois centres de lutte contre le cancer : Léon Bérard à Lyon, Gustave-Roussy à Villejuif et l’Institut Bergonié. Ces antennes coordonnent le réseau français des sarcomes, le réseau NETSARC+. L’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) est également impliqué dans ce projet avec trois sociétés de biotechnologie françaises : Domain Therapeutics, Explycite et Owkin. Chacun a son propre domaine de connaissance. Grâce à ces différents domaines d’expertise, l’idée ultime est de pouvoir trouver un traitement efficace pour prévenir les rechutes chez les patients au stade métastatique et prolonger leur espérance de vie. Il peut y avoir des solutions possibles, notamment avec l’immunothérapie..
« Le traitement le plus connu est la chimiothérapie. Cela affectera toutes les cellules du corps. Il existe certains effets secondaires connus, comme la perte de cheveux. L’immunothérapie est un processus légèrement plus spécifique. Nous allons introduire un médicament dans le corps du patient. Cette molécule va renforcer le système immunitaire afin que l’organisme puisse réagir seul contre le cancer. L’idée est donc justement de comprendre le fonctionnement de ce que l’on appelle le microenvironnement tumoral à l’aide de différents outils. C’est-à-dire comment il réagira dans le corps. Et puis affiner au mieux le traitement, et donc les soins », explique Marjorie Pouyles.
Depuis leur création de la Course du Petit Prince, 75 000 euros ont été récoltés.