MONTRÉAL, le 31 mai 2024 – La Coalition Avenir Québec (CAQ) transforme les patients et les soins de santé en données comptables pour normaliser l’ensemble du réseau public tout en éliminant d’innombrables emplois basés sur des tableaux Excel dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, dénonce la Fédération de la santé et des services sociaux ( CSN), la plus grande organisation syndicale du réseau public. Cela se fait au détriment de l’autonomie des salariés et de la qualité des soins prodigués.
« Ce n’est pas vrai que les prestataires de soins en réseau vont commencer à limiter le nombre de débarbouillettes utilisées pour laver une personne âgée, ni le nombre de compresses utilisées en cas de blessure, parce qu’un comptable de la CAQ a pris cette décision en dernier recours. Des économies d’une minute», fustige le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc.
« Pourtant, c’est exactement ce qui se produit avec l’imposition de mesures d’austérité par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Il veut imposer le « financement basé sur l’activité », également appelé « financement basé sur le patient », dans l’ensemble de notre réseau. Avec des conséquences pour les patients. »
Exemples
– Par exemple : le gouvernement exige que l’accouchement coûte le même prix dans des établissements de même taille du réseau public, quelle que soit la complexité du dossier de la mère et les risques de complications.
– Aussi, si les équipes d’un site dans une région dispensent des soins plus complets, elles devraient cesser de faire mieux que les autres et tendre vers le plus petit commun dénominateur.
– Encore une fois, lorsqu’une personne dépasse le nombre de nuits d’hospitalisation fixé par les bailleurs de fonds de la CAQ pour sa pathologie, même si le personnel pense qu’elle devrait rester, elle doit être renvoyée chez elle parce que quelqu’un d’un bureau de l’État en a décidé autrement.
Le CHUM comprend les envoyés du ministère. «C’est inhumain», constate Anick Mailhot, présidente du Syndicat des employés du CHUM-CSN. « Les soins ont été complètement déshumanisés. Un logiciel, un algorithme, détermine combien de temps une personne doit être traitée et avec combien de pilules, combien de bandages, combien de soins le personnel prodigue. S’il en faut davantage, le ministère ne paiera pas ! »
« Au CHUM, cet algorithme a arbitrairement décidé d’éliminer une vingtaine de postes, pour la plupart des conseillers privilégiés, alors même qu’on en manque! » regrette Anick Maihot.
« Agissez, car la CAQ implante son modèle d’austérité partout au Québec », prévient Réjean Leclerc. « Les femmes, qui constituent la grande majorité du personnel de santé et des services sociaux, perdront donc de plus en plus leur autonomie professionnelle et leur travail deviendra de plus en plus contrôlé. »