On les retrouve un peu partout : dans les plats préparés, les gâteaux, le chocolat, les pâtisseries, parfois dans certains fromages crémeux, dans les glaces, le pain, la margarine… Une étude approfondie publiée dans la revue Médicament Plos menée par des chercheurs (Inserm, Inrae, Université Sorbonne Paris Nord, Université Paris Cité et Cnam), met en évidence le caractère potentiellement nocif des émulsifiants. Ces additifs alimentaires sont plus connus sous les noms de mono- et diglycérides d’acides gras, carraghénane, amidon modifié, lécithines, phosphates, celluloses, gommes et même pectines.

Une méthodologie précise

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont analysé les données soumises en ligne par 92 000 Français dans le cadre de la cohorte Nutrinet-Santé menée entre 2009 et 2021. « Les participants ont déclaré en ligne tous les aliments et boissons consommés ainsi que leur marque (pour les produits industriels), sur un minimum de 3 jours d’enregistrement des aliments, avec la possibilité de mettre à jour leurs données de consommation tous les 6 mois. Ces données ont été couplées à des bases de données pour identifier la présence et la dose d’additifs alimentaires (y compris les émulsifiants) dans les produits consommés. Des tests en laboratoire ont également été effectués pour obtenir des données quantitatives. », explique l’Inserm.

Forte corrélation entre consommation et risque de cancer du sein

Après un suivi moyen de 7 ans, les chercheurs ont montré une augmentation du risque de 15 % chez les gros consommateurs de monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471). Le risque de cancer du sein a augmenté de 24 % et celui de la prostate de 46 %. Les femmes ayant un apport plus élevé en carraghénane (E407 et E407a) avaient un risque 32 % plus élevé de développer un cancer du sein, par rapport au groupe ayant un apport plus faible.

Des résultats robustes

La première étude observationnelle dans ce domaine pourrait donc ne pas suffire à elle seule à établir des liens directs de cause à effet entre la consommation de ces émulsifiants et la survenue de cancers. Cependant, « le groupe d’étude était vaste et les auteurs ont pu prendre en compte un large éventail de facteurs potentiellement confondants, tout en utilisant des données détaillées et uniques sur l’exposition aux additifs alimentaires, allant de la marque des produits industriels consommés. De plus, les résultats sont restés inchangés après de multiples analyses de sensibilité, renforçant leur robustesse. », souligne l’Inserm.

Les additifs soulèvent régulièrement des questions

Cette étude participe également” apporter de nouvelles connaissances importantes au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation d’additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs », expliquent Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, et Bernard Srour, maître de conférences à l’Inrae, principaux auteurs de l’étude. Ces dernières années, les études remettant en cause les additifs se sont multipliées. Pour se protéger d’éventuels méfaits, l’idéal est de consommer des aliments crus et de cuisiner « fait maison ».



medimax

By medimax

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *